Retour au travail après un bore-out

Publié le: 4 janvier 2018

Selon une enquête de l'université flamande KU Leuven, 5,9 % des Flamands risquent de développer un bore-out : un syndrome d'épuisement professionnel par l'ennui. Les jeunes cadres seraient davantage susceptibles d'être victimes d'un bore-out. L'ennui au travail peut provoquer un stress similaire au burn-out et engendrer une incapacité de travail. Mathieu Lourenco, Coach Carrière chez Select HR, nous explique comme éviter un bore-out et faire en sorte qu'un collaborateur insuffisamment stimulé puisse retrouver du plaisir au travail.

Bore-out ou burn-out, les plaintes sont similaires. Les deux pathologies résultent d'un stress chronique. Les symptômes sont identiques, seule la cause diffère. Un burn-out résulte d'une charge de travail trop importante, tandis qu'un bore-out survient lorsque le travail est trop répétitif ou ennuyeux. Le collaborateur ne peut pas mettre à profit toutes ses compétences. Dans les deux cas, le collaborateur souffre d'un stress important qui peut se transformer à la longue en stress chronique. Ce stress a un effet négatif sur le niveau d'énergie. Si la situation perdure, le niveau d'énergie peut diminuer jusqu'à épuisement total. Le stress a un impact sur l'activité cérébrale. Les dendrites se détériorent, de même que les liaisons entre les cellules du cerveau. Pour guérir, il est indispensable de prendre suffisamment de repos : l'arrêt-maladie peut durer de 6 à 8 mois, voire plus. Si la période de repos est insuffisante, les chances de rétablissement diminuent et le risque de rechute augmente.

ADAPTER SON ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL ET SON COMPORTEMENT

« Nous sommes des coaches, pas des thérapeutes », explique Mathieu. « Nous ne pouvons remplir notre rôle qu'à partir du moment où la personne a été prise en charge sur le plan médical et éventuellement thérapeutique, et que son énergie est suffisante pour pouvoir envisager de reprendre le travail ». C'est à ce moment-là que Mathieu met en place un plan d'action avec la personne concernée. « Récemment, nous sommes venus en aide à une personne qui avait vécu un bore-out ». Cette personne remplissait des tâches et des missions qui ne correspondaient pas à ses compétences et capacités. Après une période de repos, nous avons travaillé sur une série d'aspects spécifiques du comportement, notamment l'assertivité. Nous avons également encouragé la personne à modifier une série de paramètres dans son environnement de travail afin qu'elle puisse à nouveau éprouver du plaisir au travail.

Après la phase de guérison, deux éléments-clés doivent être abordés : le comportement et l'environnement de travail. Une personne qui a souffert d'un bore-out doit travailler sur des aspects spécifiques de son comportement, mais aussi réfléchir à la façon d'adapter de son environnement de travail. Par environnement de travail, on entend : le lieu de travail, le contenu de la fonction et les relations avec les collègues. « Nous dressons l'inventaire des aspirations de la personne sur le plan professionnel, de ses capacités et de ses envies », explique Mathieu. « Ensuite, nous établissons un plan d'action ». Ce plan est alors soumis au responsable hiérarchique et/ou au service des ressources humaines. Le coach peut être amené à jouer un rôle de soutien.

LES TROIS PARTIES DOIVENT IMPÉRATIVEMENT FAIRE PREUVE DE BONNE VOLONTÉ

Dans le cas d'un bore-out, trois parties sont impliquées : la victime, la hiérarchie et le service des ressources humaines. « Il est indispensable que les trois parties collaborent et s'engagent pour permettre la réussite du parcours d'accompagnement », précise Mathieu. «Parfois, il n'est pas possible de créer une synergie suffisante entre la personne et son environnement ». Dans ce cas, on peut envisager un accompagnement en vue de la mise en place d'une procédure d'outplacement. Select propose une aide à tous les niveaux. « On peut ainsi offrir une aide pour la recherche d'un nouvel emploi, afin de permettre à la personne d'écrire un nouveau chapitre de son parcours professionnel. Nous essayons toujours de trouver les meilleures solutions pour l'ensemble des parties concernées ».