Publié le: 14 juillet 2025 La préparation à un entretien est souvent abordée du point de vue du candidat. Pourtant, elle est tout aussi essentielle pour le recruteur. Un entretien structuré, professionnel et authentique repose en grande partie sur le niveau de préparation de celui ou celle qui le mène.
En tant que recruteuse au Luxembourg, voici les axes que je privilégie pour garantir une expérience de qualité – à la fois pour l’entreprise et pour le candidat.
1. Revoir le profil, pour mieux aller au-delà du CV
L’entretien n’est pas une redite du CV. Le vrai objectif est de comprendre le parcours du candidat dans son contexte :
- Pourquoi ces choix de carrière ?
- Quelles ont été les motivations derrière certaines transitions ?
- Comment a-t-il ou elle évolué dans ses rôles précédents ?
Relire le CV en amont est essentiel, mais surtout pour pouvoir creuser les zones non dites et poser des questions qui donnent du sens au chemin professionnel du candidat. C’est là que naît un échange réellement enrichissant – pour les deux parties.
2. Structurer l’entretien avec clarté
Un entretien efficace repose sur une trame cohérente :
- Introduction claire : présentation de soi, de l’entreprise, du déroulé,
- Échange équilibré entre évaluation technique, comportementale et motivationnelle,
- Temps dédié aux questions du candidat, souvent révélateur de son niveau d’intérêt.
Cette structure favorise une évaluation plus fluide, plus équitable, et renforce la qualité de l’échange.
3. Représenter l’entreprise avec justesse
Le recruteur est souvent le premier contact humain avec l’entreprise. Son rôle va au-delà de l’évaluation : il s’agit également de transmettre une image fidèle de la structure, de sa culture, de ses valeurs et de ses ambitions.
Cela implique :
- Une communication claire et transparente sur le poste et le contexte,
- Une posture alignée avec les valeurs internes,
- Une capacité à répondre de manière honnête, même aux questions difficiles.
Le but n’est pas de vendre à tout prix, mais de construire une relation de confiance. Un bon recrutement, c’est aussi une bonne rencontre des deux côtés.
4. Adopter une posture d’écoute active et de neutralité
Au-delà des compétences, ce sont souvent les attitudes, les nuances, les signaux faibles qui comptent dans un entretien. Et pour les percevoir, il faut savoir écouter – vraiment écouter.
Cela signifie :
- Laisser de l’espace au candidat pour s’exprimer pleinement,
- Rebondir sur ce qui est dit, pas seulement suivre un script,
- Résister à la tentation du “feeling” rapide ou des jugements automatiques.
Il est également essentiel de rester vigilant face aux biais cognitifs : qu’ils soient liés à l’âge, à la langue, au parcours académique ou à la personnalité. Une posture neutre et bienveillante permet de mieux évaluer le potentiel, pas seulement l’apparence.
5. Formaliser ses observations de manière structurée et utile
La prise de notes ne doit pas être une formalité administrative. Elle joue un rôle central dans la fiabilité du processus de recrutement.
Une bonne prise de notes permet de :
- Garder une trace structurée des éléments factuels abordés,
- Justifier les choix en cas de comparatif entre plusieurs profils,
- Offrir un retour constructif au candidat, même en cas de refus,
- Assurer une cohérence si d’autres entretiens suivent, avec d’autres interlocuteurs.
Elle contribue aussi à l’amélioration continue des processus : comprendre les points de blocage, les profils qui réussissent, ou ceux que l’on a peut-être sous-estimés.
Conclusion
Bien préparer un entretien, c’est aussi faire preuve de rigueur, d’écoute et d’exigence bienveillante. Cela renforce la qualité des recrutements, la crédibilité du recruteur, et surtout, l’expérience humaine que vit le candidat.
Dans un marché du travail en constante évolution – notamment au Luxembourg – chaque entretien est une opportunité de valoriser autant l’entreprise que les talents rencontrés. Et chaque rencontre est une chance. En tant que recruteuse, je suis convaincue qu’un bon entretien commence toujours par une vraie écoute.